mercredi 18 novembre 2015

ATTENTATS DE PARIS : HOMMAGE A SARREBOURG



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Il est 11 h 15 hier, et déjà la foule se forme au pied du monument aux morts de Sarrebourg. Par vagues successives, elle prend de l’ampleur. On est venu entre amis, en famille, entre collègues rendre un hommage poignant aux 129 victimes des attentats de Paris.

Les visages sont fermés, les têtes baissées. Toutes les générations sont représentées. Sur les marches menant au monument, quelques anciens échangent des poignées de main. Au milieu d’eux, le premier adjoint Camille Zieger, qui remplace Alain Marty présent au Congrès de Versailles, salue des connaissances. Non loin de là, une bande de jeunes forme un cercle. Ce sont quelques copains de 2nd 1 du lycée Mangin : « C’est un deuil national. On est venu par respect » , explique Louis. L’horreur occupe toutes les conversations : « On en parle depuis ce matin. C’est triste, choquant, affolant de voir ce qu’il se passe » , répond Grégoire.

Un avis partagé par Yves, de Nitting, et Gérard d’Haselbourg, qui ne peuvent s’empêcher de réprimer leur colère : « Je ressens du dégoût, presque de la haine. C’est inqualifiable, barbare » , lâchent-ils de concert, avant d’affirmer leur « solidarité avec les familles des victimes » , et de souligner l’importance d’une « union nationale sans politique » en ces heures tragiques.

Non loin de la sous-préfecture, des agents communaux scrutent la scène, et partagent la même émotion. La municipalité et la communauté de communes ont fermé tous leurs services à 11 h 15 pour leur permettre de participer au rassemblement.

Au micro, Camille Zieger prévient : il n’y aura pas de prises de paroles. Cet hommage se veut solennel, silencieux. Des bougies et des roses sont distribuées à l’assistance qui en parsème le parterre et le fer forgé du monument. Certains s’attardent un moment, plantent une rose, et font demi-tour. Parmi eux, Eva, employée à la bibliothèque de Sarrebourg. Elle avait déjà allumé une bougie dès dimanche, mais elle a souhaité revenir : « C’est important d’être ici. Il faut leur montrer qu’on n’a pas peur, sinon cela signifierait qu’ils ont gagné. »

Hervé, officier de réserve, a lui aussi déposé une rose : « Je voulais afficher mon soutien par rapport aux victimes. Ce qu’il s’est passé est catastrophique, mais malheureusement c’était prévisible. »

Partout les mêmes mots, les mêmes réactions, le même sentiment, celui d’un acte barbare et injuste.

Peu avant midi, la foule se tait finalement, et plonge la place dans un silence assourdissant. Une minute, deux minutes, puis cinq où rien ne vient ébranler le profond recueillement partagé par tous. Des larmes coulent sur les joues de certains, d’autres se tiennent la main. Et tandis qu’une Marseillaise reprise à l’unisson vient fendre le silence, les cloches de l’église sonnent à tout rompre.

Il est 12 h et Sarrebourg, comme la plupart des communes de Moselle-Sud et de France, vient de rendre hommage aux victimes du terrorisme.

Puis la foule se disperse rapidement. Deux femmes s’étreignent, en larmes. Quelques petits groupes s’attardent encore quelques instants. Avant que le silence ne s’abatte à nouveau sur le monument aux morts.

« Ce qu’il s’est passé, c’est dramatique mais malheureusement, c’était prévisible. »

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